Rennes, le Pavé St-Laurent

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voir : Une faïencerie bretonne au XVIIIe siècle : la manufacture du Pavé St-Laurent à Rennes, de Christian De la Hubaudière, dans La lettre de la céramique, hors série de novembre 2006.

- 3 mai 1748 : la communauté de ville de Rennes étudie la requête "du Sr Jean Forasassi, dit Barbarino, florentin de nation, tendant à ce qu'il soit permis d'établir dans cette ville une manufacture de poterie émaillée".
- fin 1748 : Mathurin Jugan, ouvrier de Pierre Bousquet, de Locmaria, travaille avec Barbarino.
- 1749 : répartition de l'impôt : "Quartier des Capucins, 9e maison au sieur Picquet : le sieur Barbarino, fayancier, 6 £"
- 1749 : Pierre Bousquet, de Locmaria, se plaignant que Rennes débauche son personnel, réponse du propriétaire Clément Nicolas Emmerel, écuyer et seigneur de la Chateigneraye, sieur de Charmoy, payeur des gages du parlement de Bretagne depuis 1723, puis receveur des consignations : "Il n'a jamais cherché à débaucher aucun de ses ouvriers qui leur serait peu utile, attendu que les ouvrages dont il a entrepris l'essai sont d'une espèce toute différente de ceux que fabrique le sieur Bousquet."
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1752 : de Charmoy se ruine et s'expatrie. Il mourra à l'étranger en 1766.
- 1er juillet 1752 : rachat par 4 associés au capital de 4000 £ : Michel de Saint-Cristau, écuyer, directeur depuis 1744 de la trésorerie des Etats de Bretagne, gendre du secrétaire du Premier président de Brilhac : 1/6e ; Marc Pariet : 1/4 ; Joseph Bodin du Verger, fils de l'ancien maire de Rennes, négociant et échevin : 1/3 ; Joseph Du Boys de la Vrillière, avocat au parlement de Rennes : 1/4. Directeur : M. de Saint-Cristau, commis régisseur Yves Olivier Bidan, commis fabricant le Sr Duval.
- 1753 : érection d'un moulin à cheval à 2 lanternes. Bail au 1er septembre d'une boutique de vente rue Pezée. Un peintre parmi les ouvriers.
- 1754 : exposé dans "Considérations sur le commerce de Bretagne" : Le Sr de Charmoy avait voulu établir une manufacture de faïence plus belle et plus fine mais, soit par défaut de matière ou des ouvriers, il n'en a rien tiré de bien parfait. Elle est entre les mains de plusieurs intéressés.
 - 15-11-1754 : acquisition d'un corps de logis rue de la Reverdiais, voisin de la manufacture. Agrandissement.
- 1756 : édification d'un second four à gril, plus grand que le premier. Arrivée de Rouen du peintre Jean-Baptiste Alexis Bourgouin, qui se marie à Rennes, et du tourneur rouennais Jacques Bocheron, en provenance de Nantes, accompagné d'un enfourneur. 1 tourneur, 1 mouleur et 4 journaliers, parfois 1 peintre.
- 13 septembre 1758 : César Bayol, venant de Marseille, remplace Duval à la fabrication, pour 100 £ par mois : il double l'effectif : 2 tourneurs, 2 mouleurs, 2 peintres épisodiques, 1 retoucheur et 6 manoeuvres en décembre. Peut-être des faïences à fond jaune.
- mars 1759 : dissolution de la société, Du Boys de la Vrillière reste seul propriétaire.
- 25 juin 1760 : Bourgouin, nommé contremaître à 400 £ par an, vendra aux clients et continuera à peindre.
- 28 juillet 1760 : de passage à Rennes, le duc d'Aiguillon est invité à visiter la faïencerie, et Du Boys sollicite un privilège royal exclusif. Mais une enquête de 1761 estime que "cet établissement est si peu de chose encore qu'il ne paraît pas digne de l'intérêt du ministère (...) sa production est trop médiocre et un privilège ne doit pas exclure les deux autres manufactures de Rennes."
- fin 1762 : départ de Bayol (pour Saint-Brieuc ?), remplacé par Bourgouin, directeur de fabrication.
- 13 janvier 1763 : soutenue par le duc d'Aiguillon, la fabrique reçoit le titre de manufacture privilégiée.
- 19 novembre 1764 : vente à réméré de 9 ans par Du Boys à Bourgouin, sous la caution d'Armand Paul Fourché de Quéhillac, futur président du parlement, pour 14 000 £ d'immeubles et 12 000 £ de mobilier. La voûte du petit four est à réparer.
- août 1766 : plainte de Fourché de Quéhillac contre les Bourgouin, enfuis à Rouen.
- 24 décembre 1766 : Du Boys, non payé de sa vente, exerce son droit de réméré.
- 17 février 1767 : vente aux enchères des marchandises, rachat par Fourché de Quéhillac à faible valeur.
- 9 mars 1767 : vente de Du Boys à Pierre Le Clerc, toujours sous la caution de Fourché de Quéhillac. Directeur Hirel de Choisy ?
- 1768 : Le Clerc réclame le titre de manufacture royale.
- 2 novembre 1768 : visite du contrôleur général : 8 ouvriers et 11 manoeuvres. Fabrication de faïence blanche, de blanc-brun et de grès.
- 20 février 1769 : les Etats accordent à Le Clerc un prêt sans intérêts de 12 000 £ pour 6 ans.
- mai 1773 : mort de Le Clerc, criblé de dettes. Arrêt de la manufacture.
- 1775 : achat de la manufacture par la société entre Thomas Jollivet, négociant de vins en gros, et Jean-Baptiste Mac Auliff, manufacturier d'étoffes de laine "façon d'Angleterre". Jean-Baptiste Alexis Bourgouin à nouveau directeur.
- fin 1777 : dissolution de la société, Jollivet reste seul propriétaire.
- 8 juin 1790 : mort de Bourgouin, (toujours directeur ?). Jollivet toujours propriétaire.
- 28 brumaire an XIV : décès de Thomas Jollivet, 69 ans, négociant.
- 18-01-1810 : décès de sa veuve Marie Anne Renée Boullay.
- 30 décembre 1812 : vente par adjudication par Thomas Jollivet, fils de feu Thomas et entreposeur des tabacs à Rennes. Achat par sa soeur et son beau-frère Philippe Binet, architecte voyer de la ville. Il est dit que le sieur Lucas, alors marchand de faïence place Sainte Anne, a géré l'entreprise pendant 32 ans comme fermier à 12 000 F l'an.
- 1822 : Philippe Binet, gendre de Jollivet, propriétaire.
- vers 1856 : vente de la veuve Binet à Joseph Louis Ménard.
- 1870 : bail du dernier à Jean Marie Ménard.
- 1887 : fermeture de la manufacture et destruction.